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Stéphane
Mallarmé
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Lauréat du Prix de l'Académie Mallarmé
P A R I S   F R A N C E   2 0 1 7
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Peut-être faudrait-il que je dise l'horreur qui ronge les alentours, proches ou lointains.
Cet invisible couteau, je le porte en travers de la gorge. S'il m'empêche de parler, il n'empêche pas mes mains d'écrire. Quand les jours sont trop sombres, je récolte des mots, petites lucioles sur les sentiers d'ici, loin des connexions qu'impose le monde.
Si l'encre ne peut éclairer la blancheur du papier, où nos cœurs pourraient-ils découvrir la lumière dont ils ont besoin, battre au tempo d'un temps qui s'accorde à la durée ?

***

Tu es assis
au bord du ruisseau
Tu ne bouges pas
Tu regardes l’eau qui va

C’est en toi
que chantent les petites cascades

C’est en toi
que s’éclairent les pierres blanches
sous les remous

Tu es immobile
Pourtant tout bouge en toi

C’est toi que l’eau traverse
Peut-être pour te laver
du temps qui va









.
Philippe Mathy est né en 1956 au Congo, mais vit en Belgique depuis 1960. Tout en enseignant la littérature au Collège Notre-Dame de Tournai, il
se consacre à l'écriture et dirige, de 1987 à 2005, Le front aux vitres, galerie d'art qui organise régulièrement des rencontres poétiques. En 2011, il rejoint le comité de rédaction du Journal des Poètes, dont il est, à présent, rédacteur en chef. Philippe Mathy a publié une quinzaine de recueils de poèmes, parmi lesquels figurent notamment : Promesse d'île (Maison internationale de la poésie, 1980), L'atelier des saisons (Cheyne, 1992, rééd. 1999), Monter au monde (Rougerie, 1994), Une eau simple (Le Taillis Pré, 2005), Un automne au creux des bras (L'herbe qui tremble, 2009) et Sous la robe des saisons (L'herbe qui tremble, 2013)



Veilleur d'instants, L'herbe qui tremble, 2017

Veilleur d'instants retrace le cheminement du poète de l'obscurité à la lumière, lumière qui relie
« comme un pont » les rives de la Loire, rivière
qu'il affectionne tout particulièrement, ou bien autres versants, lesquelles, loin du monde visible, s'érigent dans l'âme. Pour « repousser la nuit »
et ses « moments précaires » ou son « silence » qui « fouette [l]es souvenirs », il invite ses lecteurs, dans une veine néo-lyrique, à réenchanter l'être-au-monde, ses « petits riens » qui, si l'on écoute bien, font résonner « la voix basse du bonheur ».
La poésie de Philippe Mathy est comme l'eau d'une rivière qui change même les roches les plus tranchantes, à force de couler et de les caresser, en pierres polies, seulement éclatantes.


F  O  N  D  E  E     E  N     1  9  3  7      P  A  R  I  S      F  R  A  N  C  E
L  A  U  R  É  A  T     D  U    P  R  I  X     D  E     L'  A  C  A  D  É  M  I  E     M  A  L  L  A  R  M  É